Tout le monde sait que le rythme de travail d’un mangaka est très serré et que pour gagner du temps beaucoup d’auteurs utilisent des ouvrages de référence pour dessiner des objets, des décors, etc. Aujourd’hui, nous vous présentons un outil qui rend le dessin des décors beaucoup plus rapide et facile pour tout le monde : les guides PersNavi.
Ce kit inclut deux planches avec des guides déjà prêts pour une perspective centrale (1 point de fuite) ou axiale (2 points de fuite). Leur utilisation est très simple : une fois votre feuille fixée au guide que vous aurez choisi, vous n’avez qu’à esquisser l’objet que vous souhaitez dessiner en perspective (ou le décor, si vous l’imaginez déjà clairement dans votre tête). Suivez les lignes déjà tracées en fonction de la taille de votre objet. Ci-dessous un exemple en deux étapes :
Au fur et à mesure que vous aurez ajouté des objets, votre décor (dans ce cas, une chambre) apparaîtra sur la feuille. Grâce au guide PersNavi, le dessin de la chambre ne demande plus que quelques minutes. Les points de fuite sont déjà fixés et vous n’avez plus qu’à suivre les lignes qui vous intéressent pour dessiner vos objets. Une fois que vos meubles seront tracés, n’oubliez pas d’ajouter des détails pour rendre le décor plus réaliste. Inspirez-vous de vos propres chambres, plutôt que des catalogues des magazines, où les chambres sont souvent trop bien rangées.
Si vous dessinez à l’aide d’une table lumineuse, n’oubliez pas de baisser la luminosité de temps en temps, afin de vérifier le résultat de votre dessin. Il est maintenant temps d’ajouter quelques détails. Pour ce faire, utilisez toujours les lignes guides de la planche, afin de ne pas vous tromper.
Pour la réalisation de cet exercice nous avons utilisé la planche avec deux points de fuite, mais vous pouvez créer d’autres décors avec le guide conçu pour la perspective centrale (1 point de fuite). Le principe est toujours le même, calquez les lignes du guide pour la largeur et la profondeur de l’objet et tracez des lignes perpendiculaires pour la hauteur.
Sur le marché, vous pouvez trouver plusieurs marques qui proposent une vaste gamme d’encres. Mais comment choisir celle qui mieux s’adapte à vos exigences ?
Il y a deux critères très importants : tout d’abord, les caractéristiques de l’encre et ensuite l’association de l’encre avec les plumes. Dans cet article il sera question des caractéristiques de l’encre.
Nous avons essayé plusieurs encres en ajoutant des couches de couleur (feutre Copic à base d’alcool) ou d’eau (une couche légère et une couche bien chargée à côté).
En plus de ces caractéristiques, chaque encre a une densité particulière qui rend certaines associations encre-plume meilleures que d’autres. Il faut donc essayer plusieurs plumes et plusieurs encres afin de trouver la meilleure combinaison possible par rapport au résultat souhaité.
Nous espérons vous avoir aidés avec cet article, mais si vous avez encore des questions n’hésitez pas à laisser un commentaire !
Aujourd’hui nous vous présentons deux produits pour la coloration avec les feutres Copic : il s’agit du papier et des feutres Multiliner.
Ce bloc de papier a été spécialement conçu par la société de papeterie Favini pour la coloration avec les feutres Copic. En effet, si la plupart des feuilles pour la coloration sont très épaisses, ce bloc présente 50 feuilles extrêmement fines. Cela vous permet de voir votre dessin et de le calquer directement sur la feuille sans besoin d’utiliser une table lumineuse. La finesse des feuilles n’entrave pas une bonne coloration : contrairement aux feuilles traditionnelles qui présenteraient la même épaisseur, celles-ci ne laissent pas la couleur déborder et vous permettent de colorer en toute tranquillité.
En utilisant des feuilles si fines, on n’a pas nécessairement besoin de refaire le dessin au crayon avant de le calquer (mais si vous n’êtes pas sûrs, n’hésitez pas à le faire). Ainsi, on peut passer rapidement à l’utilisation des feutres Multiliner pour rendre la lineart sur la feuille de coloration.
Ces feutres, de la marque Copic, résistent à l’alcool présent dans les feutres pour la coloration. De plus, ils sont vendus en différentes tailles (les pointes vont de 0.05mm à 1mm) et couleurs (noir, sépia). Ainsi, vous pourrez adapter la taille de la pointe pour effectuer des traits plus fins pour les cheveux et les plis des vêtements et des traits plus épais en correspondance des ombres et des traits principaux.
Le résultat final sera aussi visible dans le verso du papier, ce qui vous permettra de mieux observer d’éventuelles erreurs à corriger.
Nous inaugurons la section de coloration de ce blog en vous présentant le kit Aquash de Pentel. Ce kit est composé par 10 pastels aquarellables et un pinceau à eau. Ce produit est facile à utiliser même pour les débutants. Les pastels et le pinceau à eau peuvent être utilisés avec tout outil à base d’eau (crayons, craies, etc.) et ils sont très indiqués pour les colorations mixtes.
L’illustration présentée dans ce tutoriel a été décorée avec un stylo gel blanc et des paillettes dorés.
L’un des aspect les plus intéressants de ces couleurs, c’est qu’ils se mélangent très facilement. Ainsi, il est possible de réaliser des nuances très intéressantes avec seulement quelques gouttes de couleur. Voyons comment faire cela.
Une fois la couleur de la peau créée (en mélangeant rouge, orange et jaune), nous l’avons étalée sur la feuille, en nous nous concentrant sur les parties du visage avec des ombres.
Ensuite, nous avons ajouté directement une pointe de rouge (pour les joues, le nez et les lèvres), en touchant la pointe du pinceau avec le pastel pour que la couleur soit plus intense. Posez la pointe du pinceau sur la feuille et étalez rapidement la couleur, en suivant la forme du visage avec les mouvements de votre main. Ce processus est répété plusieurs fois, en alternant le rose de la peau et le rouge pour créer une nuance plus naturelle.
Nous avons ajouté des traces de violet aux yeux de ce personnage, bleus avec des reflets
verts d’eau. La couleur se mélange de façon très naturelle avec la couleur de base de l’iris, en créant un joli contraste avec la tonalité dorée des cheveux. Une fois que le violet sera sec, passez à nouveau le vert d’eau de base pour rendre la tonalité plus uniforme. Ensuite, ajoutez des touches bleues foncées vers les cils. Le vert d’eau peut être utilisé aussi à l’extérieur de l’œil, pour créer l’effet translucide de la cornée. Les touches irrégulières insérées dans le décor ont été réalisées en superposant ces deux couleurs aussi, de façon à s’accorder avec le détail de l’iris.
Pour les cheveux, dont la couleur dorée est obtenue en mélangeant du jaune et du marron, nous avons d’abord créé les ombres. Seulement dans un deuxième temps nous avons ajouté la couleur de base, plus diluée.
Finalement, nous avons passé le pinceau, encore plein de couleur dorée, sur le pastel marron, de façon à en absorber les pigments. Ainsi, nous avons réalisé d’autres mèches et ombres, afin de donner plus de mouvement et profondeur à la chevelure.
Nous avons appliqué le même processus aux cils et sourcils, qui sont donc légèrement plus foncés et qui font ressortir l’expression du personnage.
Une fois les éléments du dessin colorés, il ne nous reste plus qu’à terminer avec les derniers détails et décorations (paillettes, corrections avec les stylos gel blancs et ainsi de suite).
Maintenant il ne vous reste plus qu’à essayer vous-mêmes. Amusez-vous bien et bonne coloration !
Non seulement il y a plusieurs types de plumes, mais il y a aussi plusieurs marques. Quelles sont les différences ? Comment choisir sa plume ?
Les principales marques présentes dans le commerce sont Tachikawa, Nikko et Zebra. Chaque marque a ses caractéristiques et le même modèle de plume peut changer sensiblement d’un producteur à l’autre (observez par exemple la différence entre une maru-pen de Zebra et une maru-pen de Nikko).
Au niveau de la qualité, les trois se valent.
Quels sont les modèles des plumes ? À quoi servent-elles ?
• G-pen : cette plume est utilisée pour les traits principaux (les contours du visage, du corps, etc). Elle est extrêmement flexible et varie selon la pression exercée, ce qui lui permet de créer des traits plus ou moins épais. C’est la plume qui permet de varier le plus les traits, ce qui en fait un outil indispensable.
• Maru-pen : c’est la plume la plus fine. La finesse de ses traits la rend idéale pour l’encrage des cheveux, des plis des vêtements, des détails, etc. Selon la marque, elle peut avoir une pointe plus ou moins longue : à plus de longueur correspond en général une majeure variation du trait. De plus, il existe une version tank master (Tachikawa et Nikko), avec un réservoir qui permet d’utiliser l’encre plus longtemps (la pointe courte de la plume traditionnelle demandant de changer l’encre assez souvent).
• Saji-pen : appelée aussi Kabura-pen, cette plume avec une forme de « cuillère » est plus rigide, ce qui permet d’obtenir un trait uniforme plus facilement.
• Nihonji : les traits de cette plume, assez flexible, se situent entre la G-pen et la Maru-pen. Tout comme la School-pen, elle peut substituer l’une des deux autres, mais elle est plus rigide que la G-pen.
• School : cette plume produit une variation du trait qui permet de l’utiliser à la place de la G-pen ou de la Maru-pen (selon la main du dessinateur). Sa pointe courte et peu épaisse rend les traits légèrement plus fins par rapport à la Nihonji.
Comment choisir ses plumes ?
Les différentes marques produisent des plumes légèrement différentes, mais égales en termes de qualité. Le choix des plumes dépend donc de la main du dessinateur (légère/lourde) et de ses besoins (faire de longs traits, de traits fins/épais, etc.). De plus, les encres diffèrent aussi selon la marque et le modèle, ce qui permet d’avoir des encres plus ou moins fluides, qui sèchent plus ou moins rapidement, et ainsi de suite. Une plume pourrait vous paraître “mauvaise” tout simplement parce qu’elle est meilleure avec une encre plus fluide.
Notre conseil est donc le suivant : pour commencer, testez les trois plumes de base (G-pen, Maru-pen, Saji-pen). Ensuite, essayez aussi la Nihonji et la School pour voir si elles s’adaptent mieux à votre style de dessin.
Si possible, variez aussi les marques (généralement il suffit d’avoir un exemplaire de chaque marque pour se faire une idée du modèle qui mieux s’adapte à votre main). Une fois que vous aurez trouvé vos plumes idéales, vous n’aurez plus besoin de changer de marque ou modèle (sauf évolution de votre style).
Faut-il disposer d’un matériel particulier pour dessiner un manga ? Pourquoi ? Lequel ? Et comment le trouver en dehors du Japon ? Nous essayons ici de répondre de façon concise mais précise à ces questions.
Premièrement, oui, pour dessiner un manga il faut utiliser un matériel précis, car il s’agit d’un art avec des traditions et des règles bien ancrées, notamment au niveau de la technique. Plusieurs contraintes (notamment au niveau économique) font qu’aujourd’hui, en France, cet aspect technique sous sous-estimé et qu’on essaie souvent de substituer le matériel japonais par du matériel européen. Est-ce un problème ? Pourquoi ?
Pour répondre à ces questions, observons les différentes phases de réalisation d’un manga.
Le brouillon
Quand vous dessinez des croquis, l’important c’est que vous soyez à l’aise. Personne ne vous imposera un crayon 2B plutôt qu’un HB, car cela dépend de votre main (trait lourd/léger, beaucoup de traits/peu de traits, etc.). Vous pouvez utiliser un criterium ou un crayon graphite. Dans notre académie, nous fournissons aux étudiants un criterium tout simplement car il représente un gain de temps et que la mine a toujours la même épaisseur, mais tout étudiant est libre de choisir ce qu’il préfère.
Le papier dépend aussi de vous : des blocs avec des feuilles plus légères vous permettront de calquer les brouillons pour obtenir des dessins plus propres, mais des feuilles plus épaisses sont tout aussi valables. Si vous ne souhaitez pas aller au delà de la feuille et du crayon, le reste de l’article ne vous sera pas utile.
L’encrage
Un des éléments principaux dans la technique manga est l’encrage, qui demande l’utilisation d’un matériel précis. En effet, dans le manga on encre à la plume. Ces deux éléments, tout comme le papier qu’on utilise pour les planches et illustrations, sont extrêmement importants. Aucun feutre (pour fin qu’il puisse être) ne vous donnera le même effet qu’une plume pour manga, tout comme aucune plume ou encre pour calligraphie européenne ne seront adaptées.
Pourquoi on ne peut pas substituer ces éléments ? Car ils sont conçus ensemble. Le papier manga a non seulement un format, mais un grammage particulier et il est fait exprès pour que la plume glisse le plus naturellement possible sur sa superficie.
Quel matériel faut-il avoir pour encrer ?
• Les plumes. Il y a dans le commerce plusieurs marques (Nikko, Tachikawa et Zebra étant les principales), proposant chacune différents modèles de plumes. Les trois plumes de base s’appellent « G-pen », « Maru-pen » et « Saji-pen ».
• Les porte-plumes. Plusieurs modèles existent aussi pour les porte-plumes : universels, utilisables seulement avec un type de plume (Maru / les autres), avec support en gomme ergonomique, sans support, plus longs, plus fins, plus légers, plus lourds, etc.
• L’encre. Là aussi, il y a plusieurs marques : Kaimei, Kuretake, Pilot, I-C, etc. L’encre peut avoir une composition différente, être plus ou moins fluide, sécher plus ou moins rapidement, résister à l’eau et/ou à l’alcool, etc.
• Le papier. Le papier manga est généralement en format B4 (le format A4 étant utilisé principalement pour les doujinshi). Il a un grammage particulier et des règles en couleur cyan (sauf sur le papier pour illustration) qui disparaissent en photocopie ou scan en noir et blanc.
• Le fude-pen. Ce feutre-pinceau est extrêmement souple et s’utilise pour plusieurs effects de noir (cheveux, armures, arbres, etc). Il existe en différents modèles (rechargeable, non rechargeable, avec pointe fine ou plus épaisse).
L’application des trames
Une fois les planches encrées, il est temps d’appliquer les trames. Les trames japonaises (dont les marques de bonne qualité sont I-C et Maxon, Deleter étant une marque pas chère mais avec une qualité nettement inférieure) sont constituées d’une feuille adhésive avec une trame imprimée dessus. Ces feuilles peuvent être appliquées et enlevées et servent à rendre les ombres, les textures des vêtements, plusieurs effets et aussi des décors. Le nombre et type de trames utilisées dans un manga dépendent de plusieurs facteurs que nous analyserons dans un prochain article.
La coloration
Il s’agit là du domaine le plus ouvert dans la technique manga. Chaque auteur a ses préférences, mais tous mélangent plusieurs outils dans la création de leurs illustrations, afin d’obtenir le meilleur résultat possible. Une des techniques de coloration les plus utilisées est la coloration avec des feutres (notamment les feutres Copic), mais plusieurs artistes utilisent aussi des aquarelles, des crayons ou des pastels.
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Pour résumer, quel matériel faut-il avoir pour dessiner un manga ?
Cela dépend de vos besoins. Si vous ne souhaitez dessiner que des brouillons ou des linearts au crayon, pas la peine d’acheter du matériel japonais. Si vous voulez aller plus loin, vous aurez besoin d’un petit set : plume, porte-plume et encre. Vous pouvez d’abord vous exercer sur du papier normal et ensuite passer au papier manga. Si vous voulez faire des planches, vous pourrez ensuite les enrichir avec des trames. Pour la coloration, plusieurs possibilités s’offrent à vous.
Où trouver ce matériel en France ?
Plusieurs magasins d’art essaient de proposer du matériel japonais, mais ce n’est pas toujours facile de trouver ce dont on a besoin, surtout dans les petites villes. C’est pourquoi notre Académie a créé Manga Tools, un site internet sur lequel vous trouverez tout le matériel de base dont vous aurez besoin, importé directement du Japon. Le site est mis à jour constamment afin de vous proposer une gamme d’outils de plus en plus vaste.
Nous vous souhaitons la bienvenue sur le blog de Manga Tools. Le blog sera mis à jour régulièrement pour vous présenter du matériel, des techniques de dessin et pour répondre à vos questions. N’hésitez pas à laisser des commentaires, à nous faire des propositions et à nous poser vos questions.